Présentation

Je sors tout juste d'une formation en deux ans (Diplôme des Métiers d'Arts Céramique) au lycée Léonard de Vinci à Antibes et j'ai intégré depuis septembre 2016 la Résidence Antiboise des Jeunes Artistes Céramistes (RAJAC) située sur le boulevard d'Aguillon à Antibes (06).
Vous trouverez sur ce blog des pièces réalisées en formation, mon diplôme, et mes créations au sein de RAJAC, utilitaires et artistiques.

lundi 19 décembre 2016

UTILITAIRE A LA PLAQUE // DECEMBRE 2016

Séchage sous le soleil Antibois. Le pichet est de moi et les pièces de droite d'Estelle Robert.


J'avais plusieurs envies en intégrant la résidence RAJAC, une d'elles était de créer une série utilitaire à la plaque. C'est une technique que j'avais eu rarement l'occasion d'utiliser, surtout pour faire de la vaisselle, j'ai donc voulu m'y essayer sans trop savoir si cela allait me convenir.
Le travail à la plaque m'attirait car je voulais m'éloigner de la technique rigoureuse du tournage, en allant plutôt vers une série différenciée.


Pichet et tasse juste terminé, pièces crues


Pièces rosées, juste cuites à 1030°C et en haut à droite pièces terminées (1280°C),
les couleurs ont changées!

Je passe plus de temps sur chaque pièce, assemblant petit à petit, plaque après plaque mes tasses/bols/etc je me sent plus proche d'elles. Je découpe la longueur de mes plaques et les colles plus ou moins au hasard, ainsi j'ai le réel sentiment de les voir grandir sous mes yeux et de les découvrir minutes après minutes.


Boite à la plaque avec oreilles, vendue.




J'ai donc sortie une petite série de différents types de pièces utilitaire à la plaque, (tasse, bol, bouteille, pichet, théière, boite, assiette). Je vais continuer ce travail, les formes devraient rester les mêmes mais je vais surement commencer à décorer l'extérieur de mes pièces prochainement, un nouveau changement pour moi qui n'ai pourtant jamais ressenti d'affinité avec le décor!


Pièces terminées, exposées dans la résidence à Antibes
21 bd d'Aguillon, Les Casemates


Des nouveautés à voir prochainement, sur ma page Facebook :
https://www.facebook.com/lauraceramique/

Sur la page Facebook de la résidence:
https://www.facebook.com/RAJAC-220938584632867/

Et ici!

A bientôt, luna.

mercredi 15 juin 2016

DIPLOME // JUIN 2016

J'ai passé mon diplôme (Diplôme des Métiers d'Arts en céramique artisanale) le 10 juin 2016.

En novembre nous avons passé un oral face à notre jury (5 de nos professeurs et 5 professionnels, céramistes, plasticiens, etc) où nous leurs avons exposé notre thème de diplôme divisé en trois axes qui déterminerons ensuite trois types de pièces. Une installation principalement céramique, ayant pour but de se développer dans l'espace, une série de 10 pièces identiques tournées et une pièce unique.

Chaque type de pièces répondant donc à un de nos axes, toutes liées par le même thème.


Personnellement, j'aime travailler avec une part de non-contrôle et de laisser-aller. C'est donc naturellement que je me suis tournée vers un thème lié à l'aléatoire. Cette année à été un premier pas dans un univers et une démarche de travail que je veux poursuivre et développer dans les années à venir.

J'ai choisi comme thème de diplôme : Provoquer l'imprévisible
Divisé en trois axes : Valoriser l'erreur, traité pour la série; Le mode d'emploi du hasard, traité pour l'installation et l'Accident créateur, traité pour la pièce unique.




SÉRIE // Valoriser l'erreur

J'entend, par "Valoriser l'erreur", mettre en avant et donner une place justifier à quelque chose qui est habituellement qualifié d'erreur dans le domaine de la céramique. J'ai choisi de traiter l'émail. Un émail étant habituellement lisse et uniforme de manière à répondre aux attentes de l'utilisateur et de rendre la pièce utilitaire. J'ai donc chercher tout au long de l'année des recettes me donnant des effets de textures très différents. Des craquelés, des bulles, des coulures, etc.
J'ai enfin sélectionné cinq émaux différents et j'ai émaillé ma série de 10 bols par paires.
L'erreur est donc représentée par les différents émaux à l'intérieur de mes bols, mit en valeur par le fait qu'eux seuls font la différences entre les ensembles.
Ainsi, on ne choisit pas tant son bol, mais plutôt l'erreur qui le représente.

Du côté technique...

J'ai tourné les 10 bols et leurs 10 couvercles en grès roux (PRGF*E de Céradel, maintenant modifié et remplacé par la PRGFE très similaire). C'est une terre de modelage, ayant une fine chamotte mais très dense, malgré que cette terre ne soit pas dédié au tournage je l'ai trouvé agréable à tourner.
Dégourdi cuit à 1030°C, émail cuit à 1260°C en oxydation.
J'ai en majorité fait les émaux moi-même, grâce à des recettes que j'ai trouvé ici et là et ensuite modifié et adapté aux matériaux à ma disposition.
Si les recettes vous intéresse, je vous les donnerai volontiers!
J'ai émaillé à l'aide d'une grosse seringue, énergiquement, de manière à avoir un mouvement.
L'intérieur des bols et des couvercles sont émaillé avec un émail lisse et crème de manière à ce que les ensembles restent utilitaires.



Surprise après cuisson, l'émail à tellement moussé qu'il à collé à la plaque d'enfournement au dessus du bol!

Couples

Présentation des bols le jour du jury



INSTALLATION // Le mode d'emploi du hasard

Pour mon installation j'ai conçu un mode d'emploi me permettant de créer de manière aléatoire grâce au hasard.
Pour se faire j'ai décider des actions à réaliser (un verbe, frapper, jeter, etc) et des outils avec les lequel je réaliserais les différentes actions (marteau, tenaille, scie, etc). J'ai écris les verbes d'actions et les outils sur des petits papiers que j'ai disposé dans deux boites différentes. Ainsi, je n'avais plus qu'à piocher quoi faire, puis avec quoi le faire, et mettre mon mode d'emploi à exécution.

En parallèle de la création du mode d'emploi j'ai réfléchi à quelle forme aurait les pièces sur lesquelles je m'exprimerais. J'ai décider de partir d'une forme pyramidale que je viendrais estamper dans un moule. J'ai ainsi fait 10 pyramides, toutes similaires mais différenciées par un estampage plus ou moins prononcé. Ainsi elles créent ensemble une unité tout en découlant d'un certain hasard lors de l'estampage de chacune car je ne les découvraient réellement qu'une fois sorties du moule (je poussais la terre par l'intérieur, ne voyant la forme extérieure que lorsque je la sortait du moule).
Une fois toutes les pyramides faites je les ai alignées en deux rangés de 5 pyramides. Et j'ai installé un escabeau à côté de celles-ci, d'où j'exécutais le mode d'emploi, de manière à pouvoir traiter toutes les pyramides en même temps, en ayant une vue d'ensemble des pièces et pour atténuer la force de mes gestes (de manière à les déformer, sans non plus les détruire totalement).

J'ai donc traiter mes pyramides en trois étapes mais toujours avec le même mode d'emploi, me dictant l'action à réaliser et l'outils. Tout d'abord j'ai traiter la forme, puis la couleur et enfin sur pièces dégourdis, l'émail.

Ainsi, ensemble les pyramides créent un tableau en 3D, car on peut voir par exemple l'impact d'une tige filetée sur 3 pyramides ou bien une traînée d'engobe jaune passant sur presque toutes les pyramides dans le sens de la longueur. Malgré ça, chaque pyramide étant indépendante, elles fonctionnent aussi bien ensemble que séparément.

Du côté technique...

Toutes les pyramides ont été réalisées en grès de saint Amand de Céradel (la GT100X qu'il faut obligatoirement dégourdir à 1030°C, sans quoi la terre "s'éfeuille" dans l'épaisseur en deuxième cuisson). Les couleurs sont différents engobes (porcelaine et colorant haute température), colorants purs, et oxydes de chrome, fer et cobalt.
Dégourdi à 1030°C et émail à 1250°C.
Les émaux : Trois émaux différents, un kudo mato (le blanc presque opaque), un émail tout fait de Céradel transparent et mat et un autre émail transparent brillant ayant quelque effets.


En cours de maltraitance..

Impression d'une râpe sur pièce biscuité (première cuisson, 1030°C)

Volume courbe et déformation des pyramides

Pièces terminées (la dernière était dans le four)



PIÈCE UNIQUE // L'accident Créateur

Ma pièce unique est le reflet de ma réflexion de travail. Elle représente la définition que je me fait de l'accident et ma manière de les percevoir.
Pour moi, un accident n'est pas qu'un événement malheureux, il peut être créateur de quelque chose de nouveau que nous n'aurions pas exploiter sans lui. Quand un accident survient, j'essaye de prendre du recul, de l'accepter, et d'aller le rencontrer pour voir se qu'il peut me proposer. Cette pièce unique est l'évocation de mon propos par une lecture en deux temps.
Au premier abord on voit une grosse pièce, de couleur chaude et en terre brute, marquant sa force et sa présence. Cette pièce parait meurtrie elle est lacérée de coupures et de grosses entailles d'où coulent un magma noir comme si la pièce, pleine, tendait à exploser, nous laissant percevoir le pire à venir.
Mais vite on se questionne, qu'y a-t-il à l'intérieur?
Alors si on accepte de s'approcher (geste qui exprime pour moi l'acception de l'accident en allant à sa rencontre) on découvre alors à l'intérieur non pas un amas de magma noir, mais une sphère blanche laissant passer la lumière. Cette sphère peut évoquer la déconstruction et la reconstruction car on ne sait pas si les facettes tendent à se disloquer ou bien à reformer la sphère. Dans tous les cas, cette sphères évoque la naissance de quelque chose de nouveau, d'inconnu, mais de rassurant. Un espoir naissant, qu'il faut nourrir pour voir par la suite se qu'il nous réserve.

C'est la définition, très personnelle, que je me fait d'un accident.

Car, pour moi, l'accident est un Créateur.

Du côté technique...

La pièce extérieur est en grès roux PRGF*E (même terre que mes bols de série) montée au colombin puis tailladée et entaillée à l'aide de différents outils (couteau, estèque crantée, fourchette, etc).
Dégourdi à 1030°C puis cuite une première fois en réduction à 1250°C, la terre était trop rouge et j'ai voulu ré-émailler les coulures avec un émail noir pétrole donc je l'ai re-cuite en oxydation à 1260°C, se qui l'a quelque peu ré-oxydé car étant très chamottée, les pores de la terre n'étaient pas totalement fermés.
La sphère en porcelaine à été coulée, repos d'environ 20 mins, et ensuite gravée de manière à avoir une translucidité de la porcelaine (PC010B de Céradel). Eclairage en LED (bobine à brancher sur le secteur).


Vue de la boule en porcelaine par une entaille de la pièce

Autre vue de la boule en porcelaine suspendu et éclairée de l'intérieur dans la pièce en grès roux

Vue d'ensemble de ma pièce unique


NB: Si fautes d'orthographe, je m'en excuse. Si vous avez des questions n'hésitez pas. Si vous voulez des recettes d'émaux, je vous les donnerai volontiers. :)


luna